Les Leads Qualifiés, made in Père Noël.

C’est très certainement en marketing que le Père Noël, à nos yeux, est le plus fort.

Toute l’année, dans les services marketing, on cherche à générer des « leads qualifiés ». Pour ceux qui ne sont pas familier de ces mots un « lead qualifié », c’est identifier une personne précise qui a exprimé un besoin que l’on peut satisfaire. Car vous comprendrez aisément qu’une fois qu’on a une telle information, il est ensuite beaucoup plus facile de lui vendre le produit ou le service qui satisfera son besoin. Et bien le Père Noël a inventé une chose toute simple mais incroyablement efficace : la liste au Père Noël. Ainsi, il est certain d’avoir un niveau de satisfaction client au top puisqu’il sait exactement ce qu’attend le client. En quelque sort, il est l’inventeur de la Wish List que l’on retrouve sur bon nombre de sites e-commerce.

Vous nous direz « d’accord, mais pour ceux qui ne lui écrivent pas ? » Et bien il est un grand maître du Big Data avant l’heure puisqu’il se servira de toutes les lettres reçues pour choisir les cadeaux de ceux qui ne lui ont pas écrit, en fonction de données géographiques, d’âges etc…

 

Père Noël VS Jeff Bezos.

C’est « LE » maître absolu de la logistique. Il faut dire que sur ce point il n’a pas d’autres choix que d’être au top. Voyez plutôt le cahier des charges : des centaines de millions de colis à livrer, par une seule personne, en 24h. Et aucun retard autorisé. Noel, c’est le 25 décembre, pas le 26… et en plus les bureaux de poste sont fermés ce jour là. Il a donc dû être créatif.

Si nous pouvions connaître son secret, soyez certain que nous serions les prochains Jeff Bezos car avec un seul employé nous livrerions toutes les commandes de la planète tous les jours… Amazon pourrait commencer à s’inquiéter.

Il doit avoir des processus de maintenance d’une extrême exigence car depuis des années on n’a jamais vu de problèmes de traîneau.

 

Le Monopole de Santa Claus.

Encore un point sur lequel il a très bien réussi. Aujourd’hui le Père Noel a une situation quasi monopolistique sur les cadeaux de Noel. Il a su imposer sa marque (avec l’aide de sponsors importants bien sur, particulièrement à partir des années 50). Il reste parfois, dans certains pays ou certaines régions, des opérateurs locaux qui conservent une petite part du marché, comme Saint Nicolas en Allemagne, au Pays Bas et dans l’est de la France, ou le lutin Julenisse dans les pays du nord mais à un niveau mondial, il est loin devant en parts de marché.

Par ailleurs sa longévité sur le marché montre qu’il a su gérer avec succès le caractère extrêmement saisonnier de son activité.

 

Père Noël, plan de communication.

Il a su créer une identité visuelle forte : la tenue, la barbe, le ventre… un code couleur immédiatement identifiable : le rouge et blanc, et un jingle qui est dans toute les têtes au moment des fêtes, « ho ho ho ».

Il a su saisir l’opportunité d’une fête religieuse pour développer son business, à tel point qu’il en porte même le nom.

Enfin, il a monté une magnifique opération de story telling avec le coup des rennes et de la cheminée et a su créer le buzz car bien avant les réseaux sociaux, tout le monde se transmettait l’histoire de bouche de parents à oreilles d’enfants.

 

Père Noël irréprochable ?

C’est peut-être sur la partie RH qu’il y a le plus de questions à se poser sur ce bonhomme à barbe blanche. En effet, ses archives remontent jusqu’à 1848 !!! Alors ne devrait-il pas déjà avoir pris sa retraite ? Peut-être comme il ne travaille pas toute l’année n’a-t-il pas encore tous ses trimestres de cotisation ? Ou bien il faut penser que Père Noël ne peut pas avoir de retraite sans risquer d’attrister fortement tous les enfants.

On peut aussi légitimement se poser des questions sur les conditions de travail des lutins. Mais le droit social s’applique-t-il aux lutins ? En France c’est certain. Mais existe-t-il seulement un Code du Travail dans les contrées polaires du Père Noël ? En tout cas personne n’a jamais entendu parler d’un Prud’homme contre le Père Noël.

 

Qui osera disrupter le Père Noël ?

On a déjà la réponse à cette question. Quand on regarde ce qui caractérise un Uber ou un AirBnB, le premier et l’une des plus grandes compagnies de transport, mais ne possède aucun véhicule. Le second a la plus grande offre de chambres à la nuit sans être propriétaire immobilier. Ils ont réussi car ils se positionnent au croisement de l’offre et de la demande et agissent grâce à la technologie pour favoriser la rencontre de l’une et de l’autre.

Alors en confiant à chaque parent le soin de faire sa communication, de lui remonter les souhaits des enfants, mais également de s’occuper directement des cadeaux dans une boucle de livraison locale, le Père Noël n’est-il pas un modèle d’Uberisation ?